La critique de l’école des femmes

THÉÂTRE

A propos

Deux femmes d’esprit discutent de la pièce L'École des Femmes qu’elles viennent de voir. Chacune exprime un avis tranché. La Critique de L’Ecole des femmes est une comédie écrite en 1663 par Molière, en réponse aux détracteurs de sa précédente pièce, L’Ecole des femmes. Le Théâtre des Cerises en a fait une adaptation volubile et généreuse en intégrant des scènes de L’Ecole des femmes afin d’en éclairer la portée critique.
Les deux interprètes donnent corps et voix à une dizaine de personnages comme autant d’arguments au service de leur opinion. L’une joue les personnages « pour », l’autre les «contre» comme si les comédiennes elles-mêmes avaient un avis, qu’elles expriment au travers des personnages.
La vivacité de l’interprétation couplée à l’efficacité de l’écriture emmène les spectateurs dans une véritable joute verbale aussi sérieuse que réjouissante.
Ce traitement nous permet de prolonger par la forme la réflexion sur le théâtre que propose le fond, de piéger la possible mauvaise foi de l’auteur, de souligner la dialectique présente dans le texte et d’en accentuer la portée comique. Le dispositif est bi‐frontal. Tout est à vue, nous ne quittons pas le plateau, pas de coulisse. Il s’agit de mettre à la porte toute illusion théâtrale au profit du jeu, assumé comme tel. .

Intérets pédagogique

L’intérêt de cette pièce de théâtre est qu’elle pose des questions à la fois d’esthétique, d’argumentation, d’histoire et de langue. La force et le plaisir du débat ainsi que la réflexion sur la pensée du spectateur et son conditionnement ‐ que nous ressentons comme tout à fait contemporaine ‐ nous ont convaincu de l’intérêt que ce spectacle aurait pour un public jeune. En voici les principaux arguments : - Propose la découverte d’un texte méconnu de Molière, La Critique de L’Ecole des femmes et permet une approche et/ou un approfondissement de l’étude de L’Ecole des femmes.
- Interroge la question des genres par la critique des règles de l’art ; ainsi que l’idée des codes de la représentation ; le choix d’un parti pris théâtral ludique, permettant la désignation claire des registres et du pouvoir de l’interprétation sur le sens même d’un texte.
- Introduit la possibilité d’une réflexion sur la place du spectateur, de l’époque et d’aujourd’hui et d’une manière plus générale de l’art dans la société (légitimité des règles de l’art, place de l’auteur, liberté d’expression, autocritique, rôle de la morale…).
- Illustre l’argumentation et ses effets sur son destinataire.
Certaines réflexions pourront être prolongées au cours d’une discussion, à l’issue de la représentation, entre les élèves et les comédiennes.